États-Unis : Les dirigeantes de OneTaste, Nicole Daedone et Rachel Cherwitz, condamnées pour travail forcé

Nicole Daedone, ancienne PDG, et Rachel Cherwitz, ancienne responsable des ventes de OneTaste, une entreprise californienne de "bien-être" basée à San Francisco, ont été reconnues coupables de travail forcé le lundi 9 juin 2025 par un jury fédéral de Brooklyn. Ce verdict met un terme à une affaire retentissante qui a exposé les pratiques abusives au sein de cette organisation, présentée par la presse comme une secte sexuelle, et qui proposait des cours de "méditation orgasmique" impliquant des pratiques sexuelles. Les deux femmes encourent jusqu'à 20 ans de prison et leur condamnation est prévue pour fin septembre.
L'accusation a démontré que Daedone et Cherwitz ont utilisé un ensemble de techniques de manipulation psychologique, incluant endoctrinement, surveillance constante et intimidation, pour exploiter leurs employées. Ces dernières ont été contraintes de travailler de longues heures, effectuant à la fois des tâches manuelles et des actes sexuels dégradants, pour une rémunération dérisoire, voire nulle. Le procès a entendu le témoignage poignant de trois victimes qui ont décrit leur soumission forcée à Reese Jones, un investisseur de OneTaste et compagnon de Daedone, devenant des "manipulatrices" pour son profit personnel. Le procureur a notamment mis en avant le caractère systématique de l'exploitation, démontrant une structure organisationnelle construite pour maintenir le contrôle et l’asservissement des victimes.
La défense, quant à elle, a tenté de faire valoir que les enseignements spirituels de OneTaste étaient protégés par le Premier Amendement de la Constitution américaine, garantissant la liberté de religion. L'argument de l'absence de contrainte physique directe a cependant été réfuté par l'ampleur des preuves présentées par l'accusation, qui ont mis en lumière la sophistication des mécanismes de contrôle psychologique utilisés pour soumettre les victimes et les maintenir dans un état de dépendance envers l'organisation. La défense n'a pas réussi à convaincre le jury de la légitimité des pratiques de OneTaste.
La vente de OneTaste pour 12 millions de dollars en 2017, survenue après plusieurs années de popularité au milieu des années 2010, contraste fortement avec la réalité des conditions de travail décrites au procès. Ce verdict souligne les dangers de l'exploitation dans des contextes qui se présentent comme spirituels ou axés sur le bien-être personnel. Il met en lumière les limites floues entre les pratiques spirituelles, les entreprises à but lucratif et l'exploitation de personnes vulnérables, particulièrement dans un environnement où la manipulation psychologique peut être difficile à identifier et à prouver. L'affaire OneTaste servira sans doute de jurisprudence pour des cas similaires impliquant des entreprises exploitant des failles légales pour justifier des pratiques abusives.
Au-delà du cas spécifique de OneTaste, cette condamnation soulève des questions cruciales sur la réglementation des organisations de bien-être et les mécanismes de protection des travailleurs dans des environnements potentiellement abusifs. L'absence de cadre réglementaire adéquat dans ce secteur laisse la porte ouverte à des pratiques prédatrices. Cette affaire devrait inciter à une réflexion approfondie sur les moyens de prévenir de futures exploitations similaires et à renforcer les contrôles pour garantir la protection des individus dans des entreprises qui promeuvent l'épanouissement personnel, mais qui peuvent cacher des réalités beaucoup plus sombres.
Related articles

Cécile Kohler and Jacques Paris, held hostage in Iran for three years: growing concerns amid geopolitical tensions
Read more
Israel-Iran: Deadly Military Escalation, Uninterrupted Airstrikes
Read more